Je
suis
désolée…
Je
suis
désolée,
je
voulais
rester
sans
émotion,
vide,
inerte.
Ne
rien
dire,
faire
comme
d’habitude,
geler
mes
sentiments
face
à
nous,
à
la
situation.
Oublier
la
douleur
de
la
trahison,
étouffer
la
colère
des
mots
entendus,
contenir
la
haine
qui
s’installe,
brûle,
consume.
J’ai
essayé,
je
suis
désolée,
je
me
suis
donnée
corps
et
âme
dans
ce
dernier
combat.
Combats
où
je
me
savais
déjà
perdante.
Désillusionnée,
j’ai
voulu
y
croire.
Pleine
de
foi,
j’en
ai
perdu
ma
dignité.
J’ai
fouillé
au
plus
profond
de
moi,
les
vestiges
de
notre
amour
perdu.
J’ai
relu
et
tourné
une
à
une
les
pages
de
notre
roman
décousu.
Devant
moi,
les
phrases
s’envolent
et
la
lecture
des
derniers
chapitres
me
laisse
un
goût
d’amertume.
Je
suis
désolée,
je
suis
désolée
d’avoir
tant
donné.
Mais
surtout,
de
m’avoir
abandonnée.
Je
suis
déçue
de
moi-même,
de
n’avoir
pas
su
arrêter
lorsque
j’aurais
dû.
Ce
soir-là,
nous
avons
fait
l’amour,
un
semblant
d’amour.
Ce
soir-là,
j’ai
permis
à
mes
barrières
de
tomber
une
dernière
fois.
L’espace
d’une
caresse,
d’un
baiser,
le
temps
d’un
désir
qui
a
sombré.
J’en
ai
oublié
le
pourquoi,
le
comment
des
choses.
J’en
ai
oublié
que
ta
peau
avait
collé
la
sienne,
que
tes
mains
avaient
caressé
son
corps,
que
ton
corps
avait
pénétré
le
sien.
J’ai
fermé
les
yeux,
assise
sur
toi,
offerte
en
sacrifice
aux
supplices.
J’ai
bloqué
mes
souvenirs
pour
ne
pas
avoir
à
en
souffrir
pendant
ma
quête
de
l’ultime
récompense.
J’ai
osé
un
bref
instant
m’aventurer
dans
l’abîme
noir
de
tes
yeux,
cherchant
un
quelconque
pardon,
mais
je
m'y
suis
perdu
dans
le
froid
glacial
qui
mis
attendais.
Je
suis
désolée,
mais
je
n’ai
pas
pu
continuer
à
faire
la
part
des
choses.
Je
suis
désolée,
mais
je
ne
peux
plus
supporter
de
te
partager.
Je
suis
désolée,
de
créer
une
femme
qui
ne
me
ressemble
pas,
afin
de
rivaliser
avec
ton
rêve
de
l’idéal.
Je
suis
désolée,
de
perdre
le
respect
de
moi-même
en
acceptant
l’impensable
et
l’outrage.
Je
veux
arrêter
de
souffrir,
arrêter
de
me
mentir,
cesser
de
te
couvrir
par
des
excuses
que
j’invente
pour
panser
une
réalité
que
je
ne
veux
pas
accepter.
Je
suis
désolée,
mais
je
ne
veux
plus
t’aimer
en
ayant
la
hantise
des
lendemains.
Je
suis
désolée,
tes
doigts
qui
glissent
sur
ma
peau
n’ont
plus
l’effet
d’une
caresse,
mais
plutôt
celle
d’une
lame
qui
tranche
profondément
mes
chairs.