Le fendant
[f.e.e.]

J'en venais à croire que j'étais tombé encore sur le plus grand des bluffeurs que la terre puisse accepter, que la seule chose qu'il voulait c'était de m'impressionner afin de me mettre dans son lit. Mon Dieu, que ses paroles de vantard ne m’impressionnaient pas le moindre du monde, bien au contraire, cela me rendait quelque peu irritable. Je me disais constamment « Mais quel fendant celui-là » les hommes en général c’est toujours de belles sérénades et un tas de mensonges donc pourquoi avec lui cela serait différent. Ciao Bella, merci d'avoir écarté les cuisses, je reviendrais si Dieu le veut. Wow! Vous replacez sûrement ce genre de type.

Pourquoi lui je devrais le croire, pourquoi ses belles paroles devraient être vraies, il a dû forcement faire le même baratin à toutes les autres. Pauvres filles un rien les impressionnent. Pas moi, tu peux causer comme ça longtemps, moi je dis que tu exagères. Mais bon si cela peut faire du bien à ton ego, pourquoi pas. Flatte-toi mon grand, flatte-toi, mais ne compte pas sur moi pour le faire.

Alors me voilà moi célibataire, faisant le bilan de mes 20 dernières années, n'ayant presque pas connu la jouissance d'un orgasme vaginal ou encore moins celui donner par la bouche d'un homme sur mon clitoris usez de trop de masturbation. Entendre à répétition cet homme me dire qu'il est le magicien du point G et autres stimuli, avec option gadget et découverte de ma vagino spéléologie, un rêve quoi! I'm dreaming! s'il vous plaît pincer moi je suis trop chanceuse que cet homme génial croise ma route! Il continu dans ses louanges, il me dit à quel point elles rêvent toutes de faire la rencontre de son bâton de druide, que mon dieu que la vie est une plate routine après lui... [D’après ses ex en tout cas, c’est lui qui le dit hein…] Et j’en passe, sinon on serait encore là demain.

Arrogant, trop confiant, compétitif, stratège, adore le défi, il me racontait ses histoires. Tous les soirs, je l’écoutais, ses histoires étaient si bien racontées, trop bien même. Et moi, je cherchais dans ma tête une façon de l’impressionner. Je fouillais dans mes souvenirs ce que je pouvais lui dire de "crunchi" dans mes expériences sexuelles pour lui montrer que moi aussi de mon coté j’étais connaisseuse de la chose et lui faire fermer son clapet une bonne fois pour toutes. Il réussissait à me faire douter de mes capacités de séductrice, de dominante que je proclamais être haut et fort [moi, aucun homme ne me résiste, moi je les baise comme je veux...], je doutais de moi et de mon sex-appeal. Toutes mes expériences même les plus salées n’avaient pas l'air de vraiment l'impressionner. J'en étais venu à commencer à comploter dans ma tête comment je ferais le jour où je le verrais la 1re fois en chair et en os pour lui rendre la monnaie de sa pièce et lui faire comprendre que ce n'est pas toute les femmes qu'il peut faire jouir et que je serais son premier échec! Oui moi! Moi que personne ou presque n'avait réussi à faire venir, moi qui connais si bien mon corps, moi qui prend des heures avant de pouvoir me mettre dans l'ambiance, moi qui réclame molto préliminaire... Moi, qui a pris l'habitude de donner plutôt que de recevoir. Moi qui suis une pro de la simulation, une vraie actrice oscars du "Fake Orgasmique". J’avais fermé toutes les vannes au plaisir, alors pourquoi lui, lui là il serait capable d'un tel exploit?

Je me rappelle de sa voix dans mes oreilles qui me disait "toi, tu seras mienne" "toi, je vais faire ce que je veux de toi" "toi là, tu es mal barré avec moi", etc. Le pire c'est que plus il m’énervait plus son attitude de fendant fini m'excitait. J'étais prise entre le désir de goûter à sa médecine et celle de le claquer face contre terre.

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